top of page
Rechercher

Brice Le Blévennec installe l'art version intelligence artificielle dans le salon


"Nous ne créons pas, nous innovons", avance l'entrepreneur Brice Le Blévennec devant son cadre tout juste revenu de chez ses développeurs pour une petite mise à jour.

L'entrepreneur vient de lancer Zoetrope, son nouveau projet, mêlant art et intelligence artificielle. Il vient de mettre sur pied un cadre permettant de créer et afficher des œuvres uniques, générées par l'IA.


Brice Le Blévennec n'aura pas profité très longtemps de sa retraite anticipée. En novembre 2021, le fondateur d'Emakina retirait son entreprise de la cotation pour la vendre à l'Américain Epam Systems.


Au lendemain de la vente de sa société, l'entrepreneur avait prévu de faire une pause. Elle n'aura finalement duré que quelques mois. Son nouveau projet se nomme Zoetrope, en référence à l'ancêtre du cinéma. Il rassemble ce qui se fait de mieux aujourd'hui dans le monde de la tech pour s'attaquer au marché de l'art. Son concept? Un cadre digital directement connecté à l'intelligence artificielle et qui permet à chacun de se prendre pour le prochain Van Gogh ou Degas. "On a développé un système combinant le geste et la parole afin de créer des œuvres uniques", glisse Brice Le Blévennec.


Concrètement, une caméra et un micro sont intégrés dans son fameux cadre digital. À l'aide de mouvements de la main, l'utilisateur indique quel "programme" il veut lancer (afficher une œuvre aléatoire, créer une nouvelle œuvre…). S'il opte pour la création, il a ensuite une dizaine de secondes pour commander oralement à l'IA de créer une œuvre. "Pour le moment, on s'appuie sur StableDiffusion XL. Il donne des résultats extraordinaires, voire supérieurs aux concurrents (Dall-e, MidJourney…) pour ce qui est des œuvres picturales ", explique l'entrepreneur. Via sa connexion internet, Zoetrope n'est toutefois lié à long terme à aucune IA et pourrait donc très bien passer à un autre système, via une simple mise à jour.


Combinaison de savoir


Ce cadre intelligent est donc la combinaison d'une série de technologies déjà existantes, mais savamment mises en œuvre afin d'en faire ressortir tout leur potentiel. "Nous ne créons pas, nous innovons", confirme-t-il devant son cadre tout juste revenu de chez ses développeurs pour une petite mise à jour. "Allez-y, testez-le".


Afin d'évaluer la créativité de l'IA, notre consigne est volontairement originale. On part sur "Un nain de jardin jouant au baseball dans un jardin ensoleillé". Après quelques secondes de chargement, l'œuvre s'affiche en plutôt bonne résolution. "Mais on attend encore que cela progresse", glisse l'entrepreneur. La batte de baseball est plutôt abstraite, mais tout le reste y est.


L'IA s'est même permis d'intégrer plusieurs joueurs afin d'animer un peu plus la scène. Le style choisi par l'intelligence artificielle (un mélange de réalisme et d'abstrait) donne un résultat original, néanmoins difficilement affichable dans son salon. "Nous avons encore beaucoup d'améliorations à ajouter. Notamment la possibilité d'intégrer un courant artistique précis dans les consignes. On cherche également le meilleur moyen pour permettre de retoucher son œuvre après le premier jet", glisse Brice Le Blévennec.


Accessible pour maman


La principale difficulté relative à ces améliorations est leur mise en place pratique. "La clé pour que ce soit un succès est que le cadre doit rester le plus simple d'utilisation possible. Sinon le public n'y adhérera pas. Dans ma réflexion, je me dis constamment que le projet doit être accessible pour ma mère", sourit-il. "Dans un premier temps, on a pensé garder une souris et un clavier, mais cela ne va pas avec l'idée d'afficher le cadre dans son intérieur comme un véritable objet de décoration."


Pour mieux cerner Zoetrope, le développeur se lance dans une nouvelle requête. "Greta Thunberg à bord d'un pickup et promouvant l'industrie du pétrole", tente-t-il. Après quelques minutes, l'activiste à côté de son pickup jaune est reconnaissable, mais sans être une reproduction parfaite. "L'IA connaît les personnalités les plus célèbres mais pas toutes car elle est entraînée sur des images connues. Une œuvre mettant en scène de la nudité n'est également pas envisageable car la consigne est bloquée par l'intelligence artificielle", glisse Brice Le Blévennec.


BRICE LE BLÉVENNEC FONDATEUR DE ZOETROPE: "Je compte ensuite optimiser le processus de production pour en produire une centaine d'ici le premier semestre 2024 et 1.000 pour la fin de l'année prochaine."

Si quelques ajustements sont encore à réaliser, l'entrepreneur compte bien rapidement lancer les premières ventes. "J'ai lancé une toute première production de 10 cadres. Je compte ensuite optimiser le processus de production pour en produire une centaine d'ici le premier semestre 2024 et 1.000 pour la fin de l'année prochaine. De quoi lui permettre de réduire systématiquement les coûts. Les dix premiers seront vendus 4.995 euros, les 100 suivants à 3.695 euros et les 1.000 à 2.495 euros les 1.000 .


Une fois le cadre acheté, l'utilisateur peut se lancer sans limite dans la création d'œuvres. "En pratique, cela coûte autour de 2 cents pour chaque création. J'ai intégré ce coût dans le prix des 110 premiers exemplaires. À partir d'une centaine de ventes, il sera déjà plus intéressant de disposer de nos propres serveurs et d'intégrer directement ces coûts d'utilisation en interne. On fixera alors un abonnement d'utilisation à 9,99 euros par mois".


L'ensemble de son projet est financé sur fonds propres. Il sera à l'équilibre dès les premières ventes. "J'ai toujours eu horreur des investissements externes ou des tailles critiques à atteindre avant d'atteindre l'équilibre. Pour moi, un produit doit être rentable dès le début. Forcément, les marges seront très faibles au début, mais on ne commence pas en perte", explique-t-il. Du côté de la vente, l'entrepreneur compte d'abord sur son vaste carnet d'adresses. Il compte ensuite les proposer en ligne et via des magasins de décoration, voire même les foires.



Comentários


bottom of page